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Hiver 2017 (volume 27, numéro 4)

Maud Lewis

Par Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR

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Deux fois par année, le comité de rédaction du JSCR se réunit pour lancer des idées et proposer des thèmes qui pourraient faire l'objet d'articles futurs. Heureusement, notre banque de suggestions contient plus de bons sujets d'articles que nous pouvons en publier dans un futur prévisible. Certaines de ces idées sont retenues, mais d'autres doivent bien sûr être mises en veilleuse.

On nous a notamment proposé de publier un article sur l'artiste peintre folklorique canadienne Maud Lewis (1903-1970). Il s'agissait d'une excellente suggestion et, à diverses reprises, on nous a fait part de noms de personnes qui connaissaient d'anciens proches de Maud Lewis capables de raconter la vie remarquable de cette artiste qui, malgré l'arthrite inflammatoire juvénile et la pauvreté, a réussi à produire un art d'une beauté et d'une profondeur exceptionnelles. Cependant, aucun article n'a vu le jour.

Récemment, une occasion de corriger cette lacune s'est présentée. Un nouveau film sur la vie de Maud Lewis a été présenté au Canada, à l'automne 2016, dans le cadre du Festival international du film de Toronto. Ce film, intitulé Maudie et réalisé par Aisling Walsh, met en vedette Sally Hawkins dans le rôle de Maud et Ethan Hawke dans celui d'Everett Lewis, son époux. Il a été tourné à Terre-Neuve, plutôt qu'en Nouvelle-Écosse où Maud Lewis a vécu toute sa vie, dans les comtés de Yarmouth et de Digby. Maud Lewis a appris à peindre de sa mère, mais ce fut essentiellement une autodidacte. Après la mort de ses parents, son frère a peu fait pour pourvoir à ses besoins; elle est donc allée vivre chez sa tante, mais elle y était malheureuse. Elle a fini par travailler comme aide-ménagère pour Everett Lewis, un pêcheur de la région. Ils se sont mariés peu de temps après et vécurent dans une petite maison privée d'eau courante et des autres commodités. Maud Lewis a commencé à peindre sur les surfaces intérieures et extérieures de sa maison, puis elle s'est mise à créer des cartes postales et de petites toiles qu'elle vendait aux passants entre 2 et 5 $. Ses difficultés avec les aspects physiques de la peinture rappellent celles du peintre Auguste Renoir qui a vécu avec la polyarthrite rhumatoïde durant les 25 dernières années de sa vie. Maud peignait principalement de mémoire, en s'inspirant essentiellement de souvenirs de son enfance vécue en Nouvelle-Écosse; elle avait une préférence pour les fleurs, les bateaux, les animaux et la mer. Son style artistique a été comparé à celui de l'artiste peintre folklorique américaine Grandma Moses. La CBC et d'autres médias lui ont consacré quelques reportages durant les dernières années de sa vie, et deux de ses toiles ont été achetées par la Maison-Blanche, sous la présidence de Richard Nixon. Maud Lewis est morte d'une pneumonie et d'autres troubles pulmonaires, sans doute causés par son exposition aux vapeurs de peinture et aux émanations de poêle à bois.

De son vivant, Maud Lewis n'a jamais vendu une peinture plus de 10 $; aujourd'hui, ses toiles plus grandes se vendent entre 10 000 et 20 000 $. De plus, grâce à la popularité du film Maudie, son tableau Portrait d'Eddie Barnes et d'Ed Murphy, pêcheurs de homard, Bay View (Nouvelle-Écosse), qui a été découvert dans un magasin d'occasions, a été vendu aux enchères au printemps 2017 à un montant supérieur à 125 000 $. La maison où elle a vécu a été restaurée et est aujourd'hui exposée au Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, à Halifax.

Le film dépeint de façon évocatrice la vie de Maud Lewis et les deux acteurs principaux y livrent des performances bouleversantes. Je vous recommande fortement de le voir.

Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR
Rédacteur en chef du JSCR,
Scarborough (Ontario)

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