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Automne 2017 (volume 27, numéro 3)

Sortez et élargissez vos horizons

Par Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR

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Chaque personne que vous rencontrez sait quelque chose que vous ignorez.

– Émission télévisée Bill Nye, the Science Guy


Selon l'American College of Rheumatology (ACR), les rhumatologues sont les médecins spécialistes les plus heureux. Et aux dires de mes contacts dans l'industrie, il s'agit de personnes qui sont agréables à côtoyer, qui font preuve de respect mutuel et qui travaillent facilement avec les autres (cela étant dit, je sais bien que les rhumatologues débitent peut-être le même genre de banalités aux autres spécialistes qu'ils rencontrent!). Au sein de nos clubs de lecture et lors de nos conférences en milieu hospitalier, nous sommes souvent perçus comme de super diagnosticiens, capables d'élucider les cas difficiles qui s'accompagnent d'une multitude de symptômes mystérieux et que nos collègues omnipraticiens et spécialistes n'ont pas réussi à expliquer.

Pourtant, nous avons beaucoup à apprendre des autres médecins et professionnels de la santé. Bon nombre des activités d'apprentissage les plus mémorables auxquelles j'ai participé récemment étaient axées sur l'interdisciplinarité. Les principales maladies que nous traitons nous amènent naturellement à interagir avec des ophtalmologistes, des dermatologues et des gastro-entérologues. Ces derniers, qui nous ont déjà remerciés d'un ton taquin de les avoir éclairés durant la vague de gastropathies attribuables aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), nous parlent depuis peu de maladie inflammatoire chronique de l'intestin et de microbiome intestinal. Et maintenant que les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de décès chez nos patients, il serait peut-être utile que nous commencions à échanger davantage avec les cardiologues. Toutes ces interactions favorisent l'échange, l'enseignement et l'apprentissage pour le bien de nos patients actuels et futurs.

Malgré les difficultés, il faut se tenir au courant des avancées en rhumatologie et des affections qui accompagnent les maladies rhumatismales, mais il est aussi très important d'échanger sur d'autres sujets avec des collègues d'autres disciplines médicales. En tant que médecins et professionnels paramédicaux, nous jonglons tous avec des contraintes fiscales, des exigences croissantes de la part des patients et des organismes de réglementation, le désir de satisfaction professionnelle et l'équilibre travail-vie. Je me suis souvenu de cela alors que j'ai eu le privilège d'être invité, comme délégué de l'Ontario, à la 150e édition de l'Assemblée annuelle et Conseil général de l'Association médicale canadienne (AMC) à Québec en août 2017. Sur les quelque 500 participants, nous étions seulement quatre rhumatologues, et j'ai eu la chance de croiser deux de mes trois collègues.

J'ai été étonné par l'énergie et le dynamisme des médecins canadiens ainsi que par la compétence des collègues plus jeunes. La rencontre s'est déroulée sous le thème de l'innovation, et l'AMC avait fait appel à des conférenciers du monde des arts et de la technologie dont le parcours et les réalisations étaient susceptibles d'inspirer les participants. La rhumatologie pouvait tirer parti des divers sujets abordés, qui allaient de l'impression 3D d'attelles pour doigt (Julielynn Wong, M.D.) à la danse professionnelle avec une prothèse de pied (Jacques Poulin-Denis). Nous avons discuté des régimes d'assurance-médicaments, de l'intimidation et de l'épuisement professionnel au sein des professions médicales, de la crise des opioïdes ainsi que l'aide médicale à mourir. Récemment, on a beaucoup parlé de l'aide à mourir dans les médias ontariens lorsqu'elle a été accordée à un patient de l'Ontario atteint d'arthrose douloureuse; il s'agit donc d'un dossier dans lequel les rhumatologues pourraient devoir intervenir avant longtemps1.

Le clou de l'événement pour moi a été la soirée de remise des prix de l'AMC. On danse peut-être davantage aux galas de l'Ontario Rheumatology Association (ORA) et de la SCR, mais les lauréats des prix de l'AMC, qu'ils soient étudiants en médecine ou médecins chevronnés, volent la vedette. Ces lauréats comptaient, entre autres, un étudiant en médecine qui a lancé le projet Zombies Hungry for Organ Donations ainsi que des pionniers de l'aide médicale à mourir, du traitement de l'infection par le VIH, des soins intensifs en milieu militaire, du dépistage prénatal et de la chirurgie de la main sur patient éveillé. Je suis fier d'avoir été présent lorsqu'une des nôtres, la Dre Gillian Hawker, a reçu le prix May Cohen pour femmes mentors décerné par l'AMC (voir la photo provenant de l'AMC).

La rhumatologie représente une spécialité et une carrière hors du commun, mais il y a aussi de nombreuses percées intéressantes à explorer dans les autres disciplines médicales. N'hésitez donc pas à sortir et à élargir vos horizons!

Référence :

1. Hasham, Alyshah (2017, 10 août) « Woman at centre of Ontario assisted death case dies ". Toronto Star, sur le site TheStar.com. Consulté le 22 septembre 2017. awww.thestar.com/news/crime/2017/08/10/woman-at-centre-of-ontario-assisted-death-case-dies.html.

Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR
Rédacteur en chef du JSCR,
Scarborough (Ontario)

"Les Drs Gillian Hawker et Philip Baer à la 150e édition de l'assemblée de l'AMC

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