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Été 2017 (volume 27, numéro 2)

Prix du formateur d'enseignants :
Dr David Robinson

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Selon vous, quelles sont les qualités d'un bon pédagogue? Dans quelles mesures possédez-vous ces qualités?

Un bon pédagogue possède de vastes connaissances, éprouve une passion contagieuse pour son sujet, sait faire preuve de souplesse, s'exprime avec clarté, comprend ses étudiants et s'intéresse à eux. Dans quelle mesure je possède ces qualités? Mystère...

Avez-vous le souvenir d'un professeur qui vous a inspiré et qui a orienté votre propre parcours vers l'enseignement?

Je me souviens de plusieurs professeurs, mais c'est mon épouse, Enid Brown, qui m'a le plus marqué. Elle était l'une des enseignantes les plus respectées à l'Université de Winnipeg. C'est à elle que j'ai emprunté le « style d'enseignement » que je conserve encore aujourd'hui. Elle avait le don de simplifier les choses complexes et d'inspirer ses étudiants.

En plus de votre rôle d'enseignant clinique, vous avez occupé un certain nombre de postes dans le domaine de l'enseignement, y compris ceux de directeur de programme pendant 10 ans et de directeur médical du programme de premier cycle en rhumatologie à l'Université du Manitoba pendant plus de 15 ans. De votre point de vue, la nature de l'enseignement médical a-t-elle changé?

Oh oui! Qu'on le veuille ou non, l'enseignement supérieur, d'abord fondé sur l'apprentissage, est devenu beaucoup plus « professionnel », avec le resserrement des normes d'agrément, l'élaboration de CanMEDS et les restrictions touchant les heures de travail, sans compter les nombreux changements à venir touchant les programmes basés sur les compétences. L'enseignement de premier cycle, autrefois axé sur les cours magistraux et la prise de notes, a évolué vers l'autoapprentissage et l'accès au matériel en ligne. La plupart des étudiants en médecine optent maintenant pour un apprentissage rapide en ligne au lieu d'assister aux cours magistraux. Il faut s'adapter ou périr!

Vous faites preuve d'un grand intérêt pour les maladies rhumatismales chez les Premières Nations et participez à des cliniques itinérantes qui leur sont destinées au Manitoba. Qu'est-ce qui distingue le tableau clinique et l'épidémiologie des maladies rhumatismales chez les Premières Nations?

Chez les Premières Nations, la biologie des maladies rhumatismales, en particulier de la polyarthrite rhumatoïde, est unique, notamment de par les aspects génétiques particuliers, le jeune âge lors de la visite initiale, les titres élevés d'autoanticorps et la prédilection pour les grosses articulations. En 2017, ces difficultés peuvent être facilement surmontées grâce aux médicaments actuels. Malheureusement, en raison de la situation géographique de ces patients, des déterminants sociaux de la santé et des relations complexes qui existent entre les Premières Nations et le système de soins de santé, nous sommes encore témoins de l'histoire naturelle de ces maladies et des dommages qu'elles infligent. C'est très gratifiant d'apporter de l'aide à ces communautés.

On entend fréquemment parler des inégalités dont sont victimes les groupes des Premières Nations sur le plan de l'accès à des soins de santé de qualité. Qu'est-ce qui explique qu'il existe toujours une telle lacune et quelles mesures devraient être prises (par le gouvernement et les dirigeants) pour y remédier?

Les lacunes dans les soins persistent en raison de la situation géographique de ces groupes, des déterminants sociaux de la santé et de la privation historique des droits des Premières Nations. Les cliniques itinérantes peuvent certainement contribuer à pallier ces lacunes. Dans les communautés que je visite, tous ceux qui désirent obtenir des soins peuvent en recevoir, bien que bon nombre des patients aient des priorités de vie concurrentes. Il existe toujours d'importantes carences, notamment en ce qui touche l'accès à la physiothérapie. Le dialogue que l'ACR a établi avec les responsables du programme fédéral Services de santé non assurés (SSNA) a bel et bien facilité l'accès des patients atteints de maladies rhumatismales aux médicaments. Toutefois, les provinces et le gouvernement fédéral doivent surmonter plusieurs autres obstacles juridictionnels. Seul un financement adéquat de l'éducation des communautés des Premières Nations permettra d'apporter des solutions à long terme. Il faudra au moins une génération pour éliminer les lacunes.

Qu'aimez-vous le plus de votre vie et de votre travail au Manitoba?

Mes collègues formidables et mon travail fascinant. Les liens familiaux. La ville de Winnipeg n'est ni trop grosse ni trop petite. Les étés exceptionnels. La proximité de notre maison de campagne et le fait que les prix du marché nous ont permis de nous l'offrir.

En tant qu'enseignant et formateur respecté, que conseillez-vous aux futurs rhumatologues?

Trouvez un mentor... voire deux. Soyez prêts à explorer des environnements professionnels moins connus (comme Winnipeg...). Spécialisez-vous dans un domaine, même si ce domaine ne compte que pour un faible pourcentage de votre pratique. Votre travail n'en sera que plus gratifiant. Amusez-vous. La rhumatologie est une spécialité extraordinaire.

Si vous vous retrouviez sur une île déserte, quel livre aimeriez-vous avoir?

« La construction de radeaux pour les nuls ».

Lequel de vos talents est mal employé dans le cadre de votre travail?

Le monologue comique. Personne ne semble comprendre mes blagues.

Si vous aviez une heure de temps libre par jour, comment l'utiliseriez-vous?

À faire de l'exercice. Ou à boire le reste de la bouteille de vin.


David Robinson, M.D., M. Sc., FRCPC
Professeur agrégé,
Département de médecine
Université du Manitoba,
Winnipeg (Manitoba)

Les Drs Joanne Homik et Cory Baillie remettant son prix au Dr David Robinson.

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