Janssen Simponi I.V.
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Été 2015 (volume 25, numéro 2)

Jeune chercheur :
Dre Sindhu Johnson

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1. Vous aviez mentionné dans une entrevue avec la Société de l’arthrite que votre rêve était de devenir médecin spécialisé en arthrite. Quels événements ou quelles personnes vous ont influencé en cours de chemin vers l’atteinte de ce rêve?

J’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses personnes qui ont influencé mon cheminement. Le Dr Majed Khraishi était mon voisin à St. John’s, Terre-Neuve, et c’est lui qui a d’abord mis cette idée dans ma tête.
Durant mes années de formation, j’ai été inspirée par quelques-unes des légendes de la rhumatologie universitaire : Dre Dafna Gladman, Dr Murray Urowitz, Dr Peter Lee, Dr Arthur Bookman, Dr Simon Carette, Dr Rob Inman, Dre Lori Albert, Dre Cathy Dewar, Dr Ed Keystone, Dre Joan Wither, Dr Adel Fam, Dre Mary Bell, Dre Rachel Shupak, Dre Louise Perlin, Dre Laurence Rubin et Dre Heather MacDonald-Blumer. Toutes ces personnes sont tellement passionnées par ce qu’elles font; ce sont des personnes de talent qui aiment leur travail. Je savais que je voulais faire la même chose et travailler dans ce type d’environnement. La Dre Gillian Hawker et le Dr Brian Feldman ont été mes superviseurs de maîtrise et de doctorat, respectivement. Ils sont tous deux brillants et m'ont lancée sur la voie de l’épidémiologie clinique. Le Dr Feldman m’a appris à voir ma formation en recherche comme un processus de collecte d’outils pour mon coffre à outils. Lorsqu’on est confronté à une question d’ordre clinique, il y a de nombreux outils qui peuvent être utilisés pour trouver la réponse. Avec aussi la Dre Janet Pope et la Dre Claire Bombardier, ce sont là les mentors qui me guident dans ma transition vers des collaborations internationales. Je suis aussi vraiment contente d’avoir mes amis « épi » dans la communauté canadienne de rhumatologie : Dre Shahin Jamal,
Dr Antonio Avina et Dre Marie Hudson. C’est merveilleux de pouvoir discuter de ce que nous faisons, partager nos idées et avoir du plaisir ensemble quand nous nous voyons.

2. Pourquoi avez-vous décidé de concentrer vos recherches sur la sclérodermie? Sur quelles autres maladies vous êtes-vous arrêtée?

Une des raisons pour lesquelles j’adore la rhumatologie est que cela nous permet de nous attaquer à une maladie multisystémique, et la sclérodermie en est le prototype. Quand j’ai terminé ma formation clinique, le bosentan venait juste d’arriver sur le marché, avec le potentiel d’améliorer le taux de survie. Je suis convaincue que le succès entraîne le succès, de sorte que je pouvais concevoir que de nombreux autres traitements excitants verraient le jour au cours de ma carrière. La sclérodermie se trouve maintenant là où la polyarthrite rhumatoïde (PR) se situait il y a 15 ans. C’est une époque très excitante pour s’investir dans le domaine de la sclérodermie!

Comme mes recherches doctorales se sont penchées sur l’hypertension pulmonaire en contexte de sclérodermie, je suis affiliée avec le Programme d’hypertension pulmonaire du Réseau universitaire de santé. Par conséquent, mes recherches ont également porté sur l’hypertension pulmonaire en contexte de maladies rhumatismales, y compris la sclérodermie, le lupus érythémateux disséminé (LED), la PR et le syndrome de Sharp (connectivité mixte).

3. Quelle a été votre première pensée en apprenant que vous alliez recevoir ce prix?

Youpi!! J’étais et je demeure très heureuse de cette reconnaissance. J’ai serré Christine Charnock très fort dans mes bras. Elle m’a vu « grandir » dans la rhumatologie et j’étais très contente de pouvoir partager ce moment avec elle.

4. De quelle réalisation êtes-vous particulièrement fière dans vos recherches à ce jour?

Ma thèse doctorale a été mise en nomination pour deux prix distincts par l'Institut des politiques, de la gestion et de l'évaluation de la santé à l’Université de Toronto. La Médaille d'or du Gouverneur général est décernée au diplômé de deuxième cycle ayant obtenu les meilleurs résultats. Le prix d’excellence de la thèse du Council of Graduate Schools/PROQUEST est décerné en reconnaissance d’une thèse fondée sur des travaux originaux apportant une contribution particulièrement significative à la discipline. Même si je n’ai reçu aucun de ces deux prix, je suis fière d’avoir été considérée.

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Les recherches de la Dre Johnson sont en 1re position aux yeux de la SCR
(et de la Dre Janet Pope).
Crédit photo : Dr Fred Doris, 2015.

5. Vous vous retrouvez abandonnée seule sur une île déserte. Quel est l’unique livre que vous tenez à avoir avec vous?

Bossy Pants, de Tina Fey. Elle est une grande source d’inspiration pour moi, ayant réussi à se faire une place parmi les grands de la comédie, sur le plateau de Saturday Night Live, à une époque où les femmes n’étaient pas considérées comme des comédiennes dignes de ce nom. Ce livre est tellement drôle et rempli d’excellentes leçons de vie. Je ris chaque fois que je le lis.

6. Quels sont quelques-uns des obstacles que vous avez rencontrés en tant que jeune femme docteure en recherche?

Il y a encore de la discrimination fondée sur l'âge et sur le sexe, ce qui est vraiment injuste et exaspérant. Il faut savoir quand faire face et se battre pour la justice et quand rester calme et accepter la situation, un processus que je ne maîtrise pas encore parfaitement. Heureusement, la grâce et l’humour sont d’excellents alliés à cet égard.

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La Dre Johnson brillant de mille feux à l'ASA de la SCR.
Photo de la SCR, 2015.

7. Dans quelle direction aimeriez-vous voir vos futurs projets se diriger?

Avec ma formation clinique en épidémiologie, ma participation au développement des critères de classification pour la sclérose systémique de l’American College of Rheumatology (ACR)/European League Against Rheumatism (EULAR) et ma position actuelle de coprésidente du sous-comité de l’ACR pour les critères de classification et de réponse, je suis en train de me forger une réputation de méthodologiste pour le développement de critères de classification et de réponse.

À l’heure actuelle, je suis la responsable ACR pour les critères de classification EULAR-ACR pour le LED; une étude en quatre étapes est en cours et s’échelonnera probablement sur environ deux années. Conjointement avec la Dre Pope et le Dr Murray Baron, nous avons réussi à obtenir le financement nécessaire au développement de nouveaux critères de classification de sous-catégorie pour la sclérose systémique. J’aimerais voir les approches méthodologiques novatrices pour lesquelles j’ai développé une certaine expertise être appliquées à d’autres maladies rhumatismales.

8. Quel a été votre premier emploi rémunéré? Combien de temps l’avez-vous gardé?

J’étais caissière au McDonald à St. John’s. J’aspirais à travailler au comptoir de service à l’auto, mais je ne me suis pas rendue si loin!

Sindhu Johnson, M.D., Ph.D., FRCPC
Directrice,
Programme de sclérodermie de Toronto
Rhumatologie,
Département de médecine
Institut des politiques, de la gestion et de l'évaluation de la santé
Réseau universitaire de santé
Programme d’hypertension pulmonaire,
Université de Toronto
Toronto, Ontario


 

 

 

 

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