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Printemps 2014 (volume 24, numéro 1)

Réunion de l’ACR à San Diego : Graver de nouveaux souvenirs sur les anciens

par Philip A. Baer, M.D., C.M., FRCPC, FACR

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Ma première présence à la réunion de l’American College of Rheumatology (ACR) à San Diego m’avait laissé un souvenir impérissable. C’était en 2005 et ce fut probablement la dernière conférence où j’ai utilisé mon propre ordinateur portable. Les cafés Internet avaient encore la cote dans le hall d’exposition. J’avais fait mes réservations à la dernière minute et j’avais dû me contenter d’une chambre dans un hôtel miteux en rénovation, évidemment non inscrit à la liste de l’ACR, mais offrant l’essentiel; peu importe, j’y passais peu de temps. Une petite marche agréable à travers le Gaslamp Quarter m’amenait au centre des congrès. À proximité se trouvaient aussi plusieurs hôtels recommandés par l’ACR où je pouvais prendre la navette pour le centre des congrès (aujourd’hui, ce serait impossible sans débourser le tarif requis, mais à cette époque, les choses étaient plutôt bon enfant).

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J’avais aussi assisté à une réunion pré-congrès du Conseil consultatif à propos de laquelle je n’ai qu’un souvenir : on ne doit pas essayer de bloquer l’image d’un projecteur ACL en plaçant une feuille blanche devant la lentille! Heureusement, les hôtes ont réussi à étouffer l’incendie naissant qui laissait échapper de minces volutes de fumée.

Pour mon retour, j’avais réservé un vol en soirée au dernier jour de la conférence. Je me rappelle avoir attendu mon taxi à l’extérieur du centre des congrès, debout en plein soleil. À mon arrivée à l’aéroport, un épais brouillard avait enveloppé la région. Mon vol a été reporté à plusieurs reprises puis annulé parce que l’avion n’avait jamais pu atteindre San Diego. C’était une catastrophe, car je devais être à mon cabinet le lendemain matin pour accueillir mes patients, sans compter que je devais présenter un exposé lors d’une activité de formation médicale continue (FMC) le soir. J’ai téléphoné à mon épouse pour la prévenir de mon absence et elle a téléphoné à ma secrétaire pour qu’elle avertisse les patients.

Heureusement, je n’étais pas seul. J’ai rencontré le Dr Jan Schulz, un collègue rhumatologue que j’avais connu pendant ma formation à Montréal. Il était aussi mal pris que moi et pis encore, ni lui ni moi n’avions de chambre d’hôtel. Nous avons décidé d’unir nos forces et d’aller voir si mon hôtel qui ne payait pas de mine pouvait nous héberger, car tous les hôtels aux environs de l’aéroport affichaient complet. À mon « chic » hôtel, il ne restait qu’une chambre, avec un grand lit. Finalement, nous nous sommes résignés à partager le lit et nous avons peu et mal dormi; le matin, nous sommes retournés à l’aéroport pour essayer de trouver un vol de retour. J’ai réussi à dénicher une place sur le vol vers Houston, puis vers Toronto. À l’aéroport de Toronto, j’ai sauté dans un taxi qui m’a amené directement au lieu où se tenait l’événement de FMC, quelques minutes seulement avant l’heure prévue pour mon intervention. Mon épouse m’y attendait pour me remettre mon ordinateur, tout cela au grand soulagement du représentant qui avait organisé cette activité. Personne ne s’est vraiment plaint de ma tenue vestimentaire étrange : je portais un tee-shirt vert néon qu’on m’avait donné à l’un des kiosques à la réunion de l’ACR; c’était le seul vêtement propre qui me restait!

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Réunis en 2013 : Dr Baer et Dr Schulz.

Passons en accéléré à l’année 2013. Puisque j’ai assisté à la réunion scientifique annuelle de la SCR au mois de février à Ottawa, je ne pouvais passer la soirée de la Saint-Valentin en compagnie de mon épouse; à la réunion de l’ACR tenue en octobre, j’ai célébré mon anniversaire de naissance avec mes collègues à la soirée « Canada Night », mais sans mon épouse restée à la maison. Heureusement, mon fils Jeffrey avait saisi l’occasion de bénéficier de ma chambre d’hôtel déjà réservée pour me rejoindre à San Diego et profiter des quelques journées de vacances qu’il lui restait.

Par conséquent, je garde de bien plus beaux souvenirs de cette réunion de l’ACR. Un hôtel plus élégant, un centre de congrès spacieux et une conférence dont le programme multipliait les communications scientifiques à la fine pointe de la recherche fondamentale et clinique ainsi que d’excellentes revues de divers sujets dans le domaine de la rhumatologie et d’autres domaines qui intéressent les rhumatologues; à cette liste, j’ajoute le « marché aux puces » (Thieves Markets), les groupes de travail et les symposiums « Meet the Professor » qui m’ont laissé des impressions très favorables. Ces deux dernières activités présentaient un important contenu canadien puisqu’on remarquait parmi les conférenciers la Dre Janet Pope, le Dr Robert Inman, le Dr Ed Keystone et le Dr Walter Maksymowych, ainsi que le Dr Baer (non pas le Baer auteur de ces lignes – je ne connais rien que je puisse enseigner à d’autres rhumatologues – mais le Dr Alan Baer, un expert américain dans le syndrome de Sjögren). Les Canadiens étaient également bien représentés parmi les professeurs qui ont donné les cours pré-congrès, notamment la Dre Vivian Bykerk, le Dr Hani El-Gabalawy et la Dre Mary-Ann Fitzcharles. Chacun y trouve vraiment son compte.

J’ai eu le plaisir de présenter deux affiches portant sur les données du registre canadien dont une avait été sélectionnée pour faire partie de la tournée guidée des affiches. Une fois terminées toutes nos réunions de la SCR et du JSCR, j’ai bien profité du temps qui restait pour assister aux événements de la réunion de l’ACR. Parmi les faits saillants, je retiens le discours d’ouverture par le Dr Craig Venter, le généticien qui a remporté la course au séquençage du génome humain. C’est un personnage fascinant et je vous suggère fortement de lire son autobiographie, A Life Decoded: My Genome: My Life. Une autre activité, semblable à un concept utilisé par la SCR, soit le Grand débat, a porté sur une question intéressante : « Les modificateurs de la réponse biologique ou la trithérapie pour traiter l’arthrite rhumatoïde? » Le Dr James O’Dell et le Dr Ron van Vollenhoven défendaient chacun un point de vue. Je crois savoir de quel côté penchaient les Dr Vandana Ahluwalia et le Dr Keystone, co-auteurs canadiens de l’étude RACAT qui visait à répondre à cette question et dont les conclusions ont été publiées dans le New England Journal of Medicine (NJEM)1.

Durant notre séjour, la ville hôte a bénéficié d’une belle température et nous avons pu visiter plusieurs points d’intérêt de San Diego, notamment son célèbre jardin zoologique, le Musée de l’USS Midway, le Balboa Park, le parc portuaire de l’Embarcadero et le parc historique Old Town. Les nombreux restaurants proposaient des mets alléchants allant de la cuisine mexicaine à la cuisine sur le barbecue, et tout ce qu’on peut imaginer entre les deux. Cette fois-ci, le brouillard n’était pas de la partie, mais Air Canada avait devancé de cinq heures le départ de notre vol de retour, ce qui m’a obligé à manquer le dernier matin de la réunion (faute pardonnée, car le transporteur aérien m’avait proposé un surclasssement en classe affaires trois fois au cours des deux mois précédents, deux fois sans aucuns frais additionnels).

J’attends avec plaisir le moment de vous rencontrer en grand nombre à la réunion 2014 de l’ACR qui se tiendra à Boston.

Référence :

1. O'Dell JR, Mikuls TR, Taylor TH, et coll. Therapies for Active Rheumatoid Arthritis after Methotrexate Failure. N Engl J Med 2013; 369(4):307-18.

Philip A. Baer, M.D., C.M., FRCPC, FACR
Rédacteur en chef,
JSCR
Scarborough, Ontario

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