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Hiver 2014 (volume 24, numéro 4)

Les hauts et les bas du temps des fêtes

par Philip A. Baer, M.D., C.M., FRCPC, FACR

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« Ce qui est merveilleux avec Noël, c’est que c’est obligatoire, comme un orage, et nous y passons tous ensemble. »
–Garrison Keillor

Le temps est venu de fermer les livres sur une autre année de hauts et de bas, de travail et de loisirs, de rémissions et d’exacerbations et de toute autre combinaison d’extrêmes que vous pourriez imaginer.

La période des fêtes se veut un temps de célébration et de réunions avec la famille et les amis. Cependant, la réalité fait de fréquentes intrusions. Dans le film de Noël prototypique « La vie est belle », le protagoniste George Bailey n’est pas d’humeur à faire la fête. En réalité, il doit plutôt être persuadé de ne pas s’enlever la vie et de ne pas voir sa vie comme un échec en raison de l’impact de la Grande Dépression sur sa vie et sur sa ville.

Cette année, j’espère sincèrement des fêtes calmes et paisibles, mais cela n’a certainement pas toujours été mon lot au cours des dernières années. Je garde encore un souvenir intense de décembre 2009. Mon épouse, Erica, venait de subir une chirurgie orthopédique et devait porter une botte de décharge. Notre fils Aaron nous a appelés juste avant Noël pour nous annoncer qu’il s’était fracturé le cinquième métatarsien (fracture de Jones). Apparemment, cela peut se produire avec un traumatisme minimal, ou même sans aucun traumatisme, chez les jeunes. Il étudiait alors à l’Université de Western et vivait donc à London, en Ontario. Avec ses colocataires absents pour les fêtes et son pied douloureux, il avait de la difficulté à s’arranger tout seul. Je me souviens d’avoir fait le trajet de Toronto à London au beau milieu de la nuit pour aller le chercher à la salle d’urgence, passer prendre quelques effets personnels et le ramener à la maison avec nous. Trouver quelqu’un pour un suivi orthopédique entre Noël et le Nouvel An n’est pas chose facile, mais nous avons réussi à le faire passer à la Clinique des fractures où Erica avait déjà un rendez-vous.

Noël 2013 a inversé les rôles, quoi que cette fois, pas de plâtres ni de béquilles en vue. La tempête de verglas qui s’est abattue sur l’Ontario nous a plongés dans le noir le 22 décembre. Comme nous vivions alors dans un condominium au 12e étage, nous nous sommes éventuellement retrouvés sans lumière, chauffage, eau et électricité lorsque la génératrice de secours de notre édifice a manqué de carburant. Voir les édifices de l’autre côté de la rue retrouver leur électricité plusieurs jours avant nous n’a rien fait pour améliorer notre humeur, pas plus que l’obligation de monter les marches jusqu’au 12e étage avec une lampe de poche comme seule source de lumière. J’étais presque heureux de devoir travailler jusqu’à la veille de Noël puisqu’à mon bureau, il y avait de l’électricité et la possibilité de recharger tous nos appareils électroniques, de nous raser et de nous préparer un bon breuvage chaud.

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Marchant d’un même pas : Dre Erica Weinberg et Aaron Baer, LL.D.

La veille de Noël, confrontés à la perspective d’une période indéfinie sans électricité et sans eau, nous avons décidé d’emménager avec Aaron qui était maintenant dans un condo au centre-ville de Toronto et qui n’avait pas été touché par la tempête de verglas. Nous avons lancé une nouvelle tradition des fêtes en savourant notre souper de Noël dans un restaurant vietnamien du quartier chinois de Toronto. Un repas chaud était encore plus savoureux après trois jours à manger ce que nous avions réussi à récupérer de notre réfrigérateur et congélateur en le gardant au frais sur le balcon. Aaron a été un excellent hôte et quelques heures plus tard, on nous annonçait le retour de l’électricité chez nous, le meilleur cadeau reçu dans les dernières années!

Mon souhait pour cette année : de la bonne nourriture en bonne compagnie, et pas de pannes d’électricité! Amusez-vous bien!

Philip A. Baer, M.D., C.M., FRCPC, FACR
Rédacteur en chef, JSCR
Scarborough, Ontario

 

 

 

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